le statut de l'erreur selon les grands pédagogues

L'erreur a été durant des siècles perçue négativement car en effet, elle ne remettait en cause que l'élève. Au siècle dernier, les différentes théories d'apprentissage ont permis de faire évoluer le statut de l'erreur. 

 

 

Selon Skinner (1957, cité par Winkin, 2015),  les théories behavioristes ont démontré que l’apprentissage n'était pas un processus linéaire, rectiligne, continu, évident. 

Thorndike (1898, cité par Winkin, 2015) et ensuite Skinner (1957, cité par Winkin, 2015) ont démontré qu'un apprentissage ne pouvait se réaliser qu'en passant par une série d'essais infructueux. Ensuite, la conduite de l'individu s'affine en éliminant les comportements les moins efficaces dans le but d'aboutir rapidement à une solution. L'apprentissage passe donc par différentes étapes : essais, tâtonnements, erreurs, échecs, rectifications du comportement (résultant d'un renforcement positif ou  négatif), solution(s).

Par opposition aux behavioristes, Jean Piaget, un célèbre théoricien constructiviste (1975, cité par Winkin, 2015) a considéré que l'apprentissage est une construction et une organisation des connaissances par son action propre. Selon lui, il s'agit d'un processus actif  de construction de connaissances qui se fait par le biais de l'interaction avec son environnement en donnant du sens à ses expériences et en développant ses représentations. Le théoricien pense qu'en offrant des situations obstacles, l'élève élaborera des représentations adéquates du monde. 

Pour Vygotsky, un pédagogue et psychologue socio-constructiviste, (1934, cité par Winkin, 2015), « apprendre c'est construire des compétences individuelles par le biais d'interactions sociales. C'est en réalité co-construire ses connaissances en confrontant ses représentations à celles des autres. » Selon ce scientifique, il faut organiser des situations d'apprentissages propices aux dialogues avec pour objectif de provoquer et de résoudre des conflits socio-cognitifs.